Zopyre Brunlinceul - Une vie.

Messages : 1 Date d'inscription : 09/04/2016

Las, la cime des pins se balance d’avant en arrière sous le rythme des nuits venteuses de la forêt dans laquelle les arbres vibrent d’un vif scintillement minéral. Sur un chemin boueux recouvert de briques ébènes, une présence émane et s’extrait des graves brouillards. Le visage gras, les pustules apparents de la non mort et les corps osseux décharnés laissent apparaître une silhouette frêle, maigre. Sous l’étreinte de son propre souffle glacial, l’ombre marche dans le sillon des barrières embrunies qui jouxtent le tracé imparfait de la région. Les articulations craquent et rompent avec le silence de mort sous les coups de hanche du visiteur, qui, paisiblement progresse. Masqués par les soigneux tissus de la robe teintée de rouge et ornementées d’apparats dorés, les cliquetis ne se dévoilent qu’aux extrémités de la confection vestimentaire d’où s’extirpent de fins, impropres et répugnants doigts. Ce long voile nonchalant s’étend des bottes embourbées par la crasse locale jusqu’à un cou dans lequel se devinent les traits d’une jeunesse oubliée, sacrifiée sur l’autel des circonstances et ayant laissé germées les marques confuses d’une non-vie déjà trop consommée.

Un vélin annoté et enroulé dans la pince du mort-vivant suinte d’une boue dégoulinante. Du papier sale retrouvé sous le sabot d’un étalon, se décèle une formule incomplète mais intrigante « L. bras de Lorda.ron ». Une écriture étrangère à l’impression initiale a été grattée et se dessine nettement, celle-ci désigne le moulin de Tarren. Avec une démarche lente et faussement désinvolte le visiteur pacifié marche à travers la mort afin de rejoindre ses congénères, proposer ses services et ouvrir le sanctuaire d’une nouvelle quête, d’un inédit combat.

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